Sommet de Rome: Priorité aux investissements dans l'agriculture
Appui aux pays pauvres pour résister au choc de la flambée des prix

 

 

6 juin 2008, Rome - Sommet de la FAO sur la flambée des prix des denrées alimentaires: une déclaration finale, adoptée hier soir par consensus, exhorte la communauté internationale à accroître son aide aux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et ceux qui sont le plus touchés par la hausse des prix.

"Il y a nécessité urgente d'aider les pays en développement et les pays en transition à accroître leur production agricole et vivrière, et à renforcer leurs investissements dans l'agriculture, les entreprises agricoles et le développement rural et ce, de sources à la fois publiques et privées", selon la déclaration.

Les donateurs et les institutions financières internationales sont invités à fournir "un appui en matière de balance des paiements et/ou un appui budgétaire aux pays à faible revenu importateurs de denrées alimentaires".

"D'autres mesures devraient être envisagées si nécessaire pour améliorer la situation financière des pays dans le besoin, par exemple, le cas échéant, le réexamen du service de la dette", selon la déclaration.

Des ressources pour les agences des Nations Unies

Le texte invite également les gouvernements à "assurer" aux agences des Nations Unies "les ressources nécessaires pour accroître et améliorer leur aide alimentaire et pour appuyer leurs programmes de filets de sécurité en vue de faire face à la faim et à la malnutrition, le cas échéant en ayant recours à des achats locaux ou régionaux".

Evoquant, à l'ouverture du Sommet, la menace croissante au plan social de la flambée des prix des denrées alimentaires, M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, avait souligné: "Ce qui est important aujourd'hui, c'est que le temps du verbe est largement dépassé. Le moment de l'action est venu."

Enfin, le monde réagit

A propos du Sommet, M. Alexandre Mueller, Sous-Directeur général de la FAO, a déclaré notamment: "Il est clair que ce Sommet a décidé de passer à l'action. Il a appelé, d'une part, à des mesures pour répondre d'urgence aux demandes d'aide humanitaire émanant de ceux qui sont les plus touchés par la crise actuelle des prix et, d'autre part, il a pris des mesures qui, à moyen terme, devraient prendre en compte les facteurs responsables de la fragilité du système vivrier aux chocs, en vue de réduire le nombre d'affamés dans le monde, ce qui nous aiderait à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et du Sommet mondial de l'alimentation."

La déclaration invite les "partenaires du développement" à participer et à contribuer aux "initiatives internationales et régionales relatives à la flambée des prix des denrées alimentaires et d'"aider les pays à mettre en place des politiques révisées et des mesures de nature à aider les paysans, en particulier les petits producteurs, à accroître leur production et à s'intégrer dans les marchés locaux, régionaux et internationaux".

La déclaration recommande aussi des initiatives visant à "limiter les fluctuations inhabituelles" des prix des céréales vivrières. "Nous demandons aux institutions concernées d'aider les pays à renforcer leurs capacitès en matière de stocks de denrées alimentaires et d'envisager d'autres mesures afin de renforcer la gestion du risque afférent à la sécurité alimentaire pour les pays touchés."

Les défis du changement climatique

Au sujet du changement climatique, la déclaration souligne la nécessité de traiter la question fondamentale de savoir comment accroître la capacité de récupération des actuels systèmes de production vivrière face aux défis du changement climatique(...)

"Nous demandons instamment aux gouvernements d'attribuer la priorité qui s'impose aux secteurs de l'agriculture, des forêts et des pêches, afin de créer des conditions permettant aux petits agriculteurs et aux pêcheurs du monde, y compris les populations autochtones, en particulier dans les zones vulnérables, de participer, en en profitant, aux mécanismes financiers et aux flux d'investissement à l'appui de l'adaptation au changement climatique, de l'atténuation de ses effets et de la mise au point, du transfert et de la diffusion des technologies. Nous soutenos l'établissement de systèmes agricoles et de pratiques de gestion forestière durable qui contribuent nettement à atténuer les effets des changements climatiques et favorisent l'équilibre écologique."

Appel au dialogue sur les biocarburants

A propos de la question controversée des biocarburants, la déclaration souligne: "Il est essentiel de relever les défis et possibilités relatifs aux bicarburants, compte tenu des besoins mondiaux en matière de sécurité alimentaire, d'énergie et de développement durable.

"Nous sommes convaincus que des études approfondies sont nécessaires pour faire en sorte que la production et l'utilisation des biocarburants soient durables, conformément aux trois piliers du développement durable et tiennent compte de la nécessité de parvenir à la sécurité alimentaire mondiale et de la maintenir (...)

"Nous demandons aux organisations intergouvernementales compétentes, et notamment la FAO, dans le cadre de leur mandat et de leur domaine de compétence, et avec la participation des gouvernements nationaux, des partenariats, du secteur privé et de la société civile, de stimuler sur la question des biocarburants un dialogue international cohérent, efficace, fondé sur les résultats et ce, dans le contexte de la sécurité alimentaire et des besoins en matière de développement durable."

Le Programme de Doha et le commerce

Selon la déclaration, les membres de l'OMC ont réaffirmé leur engagement à mener à bien rapidement le Programme de Doha pour le développement et réitéré leur volonté de parvenir à des résultats complets et ambitieux qui déboucheraient sur l'amélioration de la sécurité alimentaire dans les pays en développement.

"Nous encourageons la communauté internationale à poursuivre ses efforts en matière de libéralisation des échanges internationaux de produits agricoles en réduisant les obstacles au commerce, et les politiques qui sont à l'origine de distorsions des marchés," lit-on encore dans la déclaration.

"L'action concernant ces mesures donnera aux agriculteurs, en particulier dans les pays en développement, de nouvelles possibilités pour vendre leurs produits sur les marchés mondiaux et appuiera leurs efforts d'accroissement de la productivité et de la production."

181 pays étaient représentés au Sommet de l'alimentation de la FAO - 43 représentés par leur chef d'Etat ou de gouvernement et 100 au niveau ministériel. 60 ONG et organisations de la société civile étaient présentes. Au total, on a compté 5 159 personnes dont 1 298 journalistes, photographes, cameramen et techniciens de télévision.

Contacts:
John Riddle
Relations médias, Londres
(+44) (0) 780 478 6942
(+44) (0) 207 766 3447
john.riddle@fao.org

Bureau de presse de la FAO
(+39) 06 570 53625
FAO-Newsroom@fao.org